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Bail à céder ?

Par le biais de son premier secrétaire François Hollande, le parti dit « socialiste » vient d’annoncer qu’il ne s’opposerait pas à la « ratification » du nouveau traité constitutionnel par voie parlementaire.

Présenté à Lisbonne par Nikolas le Petit et reprenant l’essentiel des dispositions rejetées lors du référendum de 2005, l’adoption de ce traité ne pourrait être considéré que comme le plus grand déni de la souveraineté du Peuple Français jamais réalisé par sa classe politicienne. Elle ne pourrait à juste titre être interprétée que comme la preuve flagrante du caractère factice du cadre républicain de notre pays. Elle mettrait en lumière de la manière la plus crue que le jeu démocratique qui s’y déroule n’a de but qu’y amuser le Peuple pendant que les vraies décisions se prennent ailleurs, dans les cénacles où se côtoient membres de la grande bourgeoisie d’affaires et politiciens venant y prendre les ordres. Une république dont les élites – ou auto-proclamées comme telles – se révéleraient capables de faire un tel coup bas contre sa souveraineté populaire y perdrait définitivement toute trace de son vernis démocratique et le divorce entre son peuple et ses institutions ne pourrait y être à terme que total.

Ainsi notre pays s’enfonce de plus en plus dans une élitocratie ne conservant de la démocratie que l’apparence, en attendant le jour futur où l’ampleur des tensions sociales rendront le pays ingouvernable sans jeter aux orties les derniers oripeaux de l’idéal républicain tels qu’ont su le dessiner en leur temps les forces résistantes réunies au sein du CNR. Alors tous les outils seront prêts pour faire régner l’ordre social à coup de répression, d’intimidation et de bourrage de crâne avec toutes la puissance que donnent les technologies nouvelles.

Que le Parti Socialiste se coule dans ce jeu là n’est pas surprenant : C’est une donnée désormais historique qu’aux moments cruciaux engageant notre peuple celui-ci fait systématiquement le choix des intérêts de classe de la bourgeoisie contre ceux des classes populaires, les intérêts nationaux réels. Mais quelle visée a donc pour le Parti Communiste cette direction qui ose, dans ce contexte et après la sanction sans appel que constitue le score de notre candidate aux présidentielle et la disparition de groupe communiste en tant que tel à l’assemblée nationale, nous sortir de son chapeau un énième accord électoral sensé, va t-on nous expliquer, assurer l’élection de quelques maires et conseillers municipaux communistes ?

Faisant fi d’un potentiel militant certes affaibli mais réel la direction refuse au Parti, par ce positionnement, de mener le combat inscrivant la bataille pour l’élection de maires et de conseillers municipaux communistes dans la visée plus large de la construction d’un front politique d’opposition au capitalisme et d’une voie originale pour un socialisme à la française, en cohérence avec les atouts et potentialités de notre peuple, sa capacité voire son génie à imaginer des construction politiques nouvelles tel qu’il l’a démontré dans l’Histoire et en cohérence avec les révolutions en cours notamment en Amérique Latine.

Ce faisant cette direction nous envoie un signe fort qu’elle ne possède en notre peuple ni confiance, ni espoir ; qu’elle se contente de gérer au moins pire l’étiolement du formidable héritage de réseaux locaux que nous ont laissé les dernières grandes luttes du Parti Communiste dans la Résistance et contre les guerres coloniales ; qu’enfin elle n’a d’autre ambition pour le Parti que négocier sa liquidation pure et simple dans un ventre mou social-démocrate dans la position la moins défavorable possible afin de préserver quelques strapontins pour ses membres et quelques élus.

Il y a urgence pour les communistes de ce pays de s’approprier à nouveau le Parti pour en faire ce qu’il n’aurait jamais du cesser d’être : Un outil moderne, novateur et puissant en phase avec notre peuple et sa jeunesse pour construire et porter haut et fort l’exigence d’un changement révolutionnaire de notre société.

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