4h30, premier appel du Muezzin.
Ouarzazate et c’est déjà la fin du voyage.
Cette incroyable élasticité du temps. Si je compte il y a moins de 5 jours que je suis arrivé et pourtant si on me disait que cela fait deux mois que je suis parti ça ne m’étonnerait pas. Cette sensation d’un temps passé en un éclair mais d’une extreme densité est troublante. Dans un peu plus de deux heures je mettrai le pied dans l’avion qui me mènera à Casa puis à Bordeaux, et déjà cette escapade au Maroc n’aura été plus qu’un souvenir de plus, un nouvel empilement d’images et de sensations, ces heures à parcourir à pied ou en 4×4 des paysages incroyablement beaux où la courbe de chaque colline dénudée enferme, comme un secret, la promesse d’une féerie de couleur, de lumière et de vie… Et monte en moi chaque fois un peu plus cette envie irrépressible d’y retourner, de noyer mes pas dans le sable, sur les roches nues ou dans l’eau douce de ces oueds de montagnes charriant dans leur sillage un extraordinaire foisonnement de vie allant au loin se perdre dans les sables, au bout d’interminables palmeraies.
Voyage veut dire rencontres aussi, chaque fois. La chaleureuse humanité de mes compagnons de route Youssef et Saïd creuse un sillon d’amitié que j’espère fertile. Vivre se résume peut-être à ceci, la multiplication et l’imbrication des rencontres et des échanges, dans un perpétuel enrichissement mutuel.
Je me sens vivre, d’un sang et d’une force renouvelés…