Je suis né de la boue
Viscère émancipé dans les replis de l’âme
De mon éveil fangeux j’ai brisé la douleur
N’attendant de mes cris que toucher la lumière
Sa lente et gaie caresse aux enfants des ténèbres
Et là pouvoir pleurer étendu sur le sable
Qu’une mère attendrie viendrait lécher
Parfois
Dans un assaut d’écume
Combien de temps ainsi suis-je resté rêvant
Les paupières fermées
À l’écoute des vents ?
Un long temps assoupi
L’éternité en face et ce vide qui meurt
Passé évanescent dont la musique fuit
S’éloigne et s’évapore
Emportant avec elle ses ballets de fantômes
Flous et tendres à la fois
Dont les silences nus s’éteignent doucement
Debout
Je ne sais comment
Me voilà qui avance
Le soleil dans le dos
Les mains tendues devant qui cherchent sans espoir à pétrir le néant
Une vie
Ne serait-ce que cela une vie ?
Attendre patiemment
Marcher sans lendemain
Toucher le firmament