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Du combat contre le capitalisme à la riposte…

L’AG du Week-End dernier était destinée à produire un mandat en vu de préparer le congrés du parti de la fin 2008. Ce mandat est l’émanation des travaux de l’AGE et, quoi que l’on pense par ailleurs de la manière dont ont été mené et orienté les débats, il est le fruit de ce travail collectif.

Or il apparait que celui-ci a été modifié sous la direction de Marie-Pierre Vieu ( par ailleurs membre du bureau national et responsable à la formation des communistes !) lors de sa mise au propre à l’issue du débat et que le « combat contre le capitalisme mondialisé » adopté le samedi s’est affadi en « riposte » le dimanche (Cf Huma du 10/12 et texte du mandat disponible sur le site du PCF).

C’est grave. Car si l’action est la partie visible et transformante de la politique, celle-ci se fonde sur l’idée qui la sous-tend et dont l’élaboration collective se traduit dans le texte adopté au bout de la discussion.

Modifier le texte à posteriori équivaut à nier le débat démocratique et à s’asseoir dessus. Ce faisant le dirigeant qui se rend coupable d’un tel déni affiche son illégitimité à la face des militants car il affirme par là que son pouvoir se fonde sur leur mépris et que ceux-ci ne sont considéré que comme simple « chair à canon » d’un état-major qui serait détenteur d’une vérité politique contre eux.   C’est l’essence même du stalinisme et il est impensable que la modification du texte soit une erreur involontaire. Marie-Pierre Vieu est tout sauf une imbécile écervelée, mais ses débuts en politique peuvent éclairer ses comportements actuels. Et dans un certain sens les dérives de la direction.  

Je l’ai connue dans les années 80 alors que j’étais militant sur les bancs des amphis de Toulouse. Rejetone d’un CG de Tarbes, elle est devenue dès son arrivée secrétaire de ville de l’UEC où son règne a été marquée par un autoritarisme sectaire et une abscence de vue politique qui s’est traduit vite par un affaiblissement de l’UEC et un divorce entre elle et l’AGET-UNEF dont pourtant la quasi totalité des dirigeants étaient des camarades.

Son attitude était d’un suivisme absolu envers les directives nationales et l’étouffement de tout débat interne non « cadré », n’hésitant pas à manier l’invective et l’exclusion : quiconque n’allant pas dans son sens était vite catalogué de « zoz-dem » ou de « gaussiste » dans son vocable zozotan. Petite anecdote, son attitude ouverte et démocrate lui avait valu à Toulouse à l’époque le gentil surnom de « Marie-Pierre Viu, la génisse des carpettes ».

Véritable carriériste, elle a construit son militantisme politique dans le seul but de monter dans l’appareil et n’a pas hésité pour finir présidente de l’UNEF à offrir la « remise au pas » de l’AGET-UNEF, qui était peut-être à l’époque le plus fort bastion de l’UNEF, à la direction de l’UEC qui voulait reprendre le contrôle du syndicat. Cette remise au pas s’est notamment traduite par l’éclatement du syndicat de la fac de sciences-médecine par une démission en masse de ses militants lors du congrès de Toulouse en 90. Congrès qu’ils avaient accueilli et organisé dans leur Université.

Ses bons et loyaux services lui ont valu d’être placée à la tête de l’UNEF où lui a succédé Karine Delpas, une de ses « créatures » issue elle aussi du creuset toulousain. Elle a donc travaillé en sous main à la fusion UNEF/UNEF-ID que le parti a pu offrir en gage au PS lors de l’épisode de la gauche plurielle : la destruction d’un syndicalisme de lutte dans les facs.

Il semble clair que les raisons profonde de notre affaiblissement ne sont pas à chercher sous les décombres du mur de Berlin.

Post Scriptum : Le 13 décembre au soir le texte du mandat a été rétabli dans la forme votée par les délégués. Une erreur de « copié-collé » a été invoquée…

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2 commentaires sur “Du combat contre le capitalisme à la riposte…”

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