Après trois mois d’interruption en raison de la saison de canyoning et de ses à cotés, le retour des sensations sur le rocher, même si la machine est encore loin d’être opérationnelle, a été aujourd’hui une véritable renaissance à ce plaisir incroyable et chaque fois renouvelé de grimper en s’affranchissant de toute peur pour aller au bout de chaque geste, de leur enchaînement et peu importe si celui-ci n’abouti qu’à un vol dès lors que le combat à été livré jusqu’au bout sans concession…
L’été dans les canyons est une fête permanente où l’eau, l’air et la roche s’allient pour nous offrir des plaisirs faciles et enivrants à l’image des amours qui y naissent. Ceux-ci ne semblent pouvoir durer que le temps d’un été sans que cela ne soit malheureux. C’est, tout simplement, dans leur nature de chose. Il me restera peut-être, par dessus tout en cet été là, le souvenir endiablé d’une nuit de danse et de folie dans un pub de Huesca au terme d’une journée un peu folle en belle compagnie.
Pour la vie, la vraie, il ne suffit pas de faire abstraction d’une peur même justifiée et de se laisser glisser du sommet d’une cascade de vingt mètres ou d’enclencher un saut périlleux au dessus d’une vasque entre deux cailloux, quelle que soit l’ivresse que cela apporte. La vie est une lutte de chaque instant pour le dépassement de soi et aller vers son propre accomplissement, lequel ne peut être qu’un processus permanent. Un horizon vers lequel, dès lors que l’on marche, on ne fait qu’avancer, quel que soit le chemin que l’on emprunte, mais sans jamais s’en approcher.
Inlassablement, peu importent les chutes, peu importent les bleus, tenter et retenter de faire passer le même geste, le même mouvement, le même enchaînement jusqu’à l’accomplir, le maîtriser, l’intégrer et alors, alors seulement, on peut aller plus loin en ayant un peu grandi…
Grimper, danser, partager, aimer… Vivre, tout simplement.