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Néphrétique’s blues

Ça n’est pas un espèce de regret ou de nostalgie qui m’amène ce matin à prendre le café dans le hall de la Gare du Nord dans laquelle une voix monocorde égrène, comme un clin d’œil au moment oú j’y pénètre, la longue liste des gares que le Thalys dessert jusqu’à Liège. Le fait qu’il poursuive son voyage jusqu’à Aachen ne revêt à mes yeux strictement aucune d’importance, Liège est un terminus qui se suffit amplement à lui-même…

La nuit dernière a commencé, je peux le dire ce matin avec le recul nécessaire, avenue Louis XIV à Lille à deux heures de l’après-midi. Le mal au dos qui m’a chassé de la capitale chtie s’est révélé, au fil des kilomètres parcourus dans une souffrance grandissante, être une crise de calculs rénaux qui, après une première halte à l’hôpital de Senlis et un passage éclair dans une tour dominant le canal de l’Ourcq oú se jouait une partie de fête cosmopolite et bruyante dans laquelle dominaient l’espagnol et l’italien, m’aura permis de trouver en le service des urgences de l’hôpital de la Riboisière une auberge pour la nuit.

La douleur enfin diluée dans les perfusions d’antalgiques j’ai pu trouver, à une heure avancée de la nuit qui n’aurait pas fait rougir un noctambule qui se respecte, un sommeil court et doublement réparateur car le calcul qui me bloquait le rein gauche en aura profité pour s’échapper par un uretère enfin décontracté. Je dois avouer humblement que rarement au cours des quelques quarante-trois ans précédent ce matin une envie d’uriner m’a apporté une telle satisfaction et c’est le rein léger et le cœur en fête que je me suis échappé ce matin de l’hôpital et que me voici en train d’achever au buffet de la Gare du Nord voisine un petit déjeuner qui vient clore, du moins je l’espère, l’épisode douloureux commencé dans une avenue de Lille…

Location:Rue La Fayette, Paris

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