Il est des jours où l’on a pas envie de jouer sur les mots mais d’appeler chat un chat et naufrage un naufrage. Présidentielle après présidentielle depuis 1981 l’hémorragie électorale du Parti Communiste se poursuit et avec moins de 2% des suffrages exprimés un nouveau record est atteint qui ne peut que nous amener à se pencher sur le fond de la stratégie politique du Parti, sous peine de voir s’évanouir ses forces militantes à la suite de son électorat et clore 87 ans de l’histoire politique de notre pays.
Resté à mi-gué entre un rôle s’affirmant vouloir être moteur au sein d’un rassemblement aux opposants de la marche forcée vers un capitalisme débridé et un repli sur ses structures affaiblies, le Parti Communiste a été balayé par la vague du vote utile d’un électorat de gauche traumatisé par le 21 avril. Le passage en force de la candidature de Marie-George a été assimilé, malgré le soutien d’une majorité de membres des collectifs, a une rupture de la démarche unitaire. Celle-ci n’ayant pas pu se positionner en rassembleuse de la gauche anti-libérale, aucune digue n’a pu enrayer la déferlante Royal et Besancenot dans son rôle discutable mais clair d’irréductible opposant n’a eu qu’à ramasser les miettes du naufrage.
Toutefois ce premier tour risque fort pour la candidate socialiste de se finir en panne sèche faute de vent. Il y a tout à craindre que l’effet « tout-sauf-sarko » ait atteint ses limites car l’on ne voit pas à l’horizon de forces susceptibles de venir renflouer les 36% du total des gauches au premier tour. Si cela se faisait avec l’apport de Bayrou, il y a tout à craindre de ce que les désillusions générées pourraient nous réserver pour 2012…
En attendant la campagne des législatives s’annonce extrêmement dure pour sauver un groupe apparenté communiste à l’assemblée, et il y aura urgence à se mettre au travail pour reconstruire un Parti Communiste capable de peser sur les destinées de notre pays.